Bon, soldat, il serait temps que tu sortes du rang, que tu te distingues du peloton de mes amants sporadiques.
Que tu me racontes des histoires pour m'endormir, que tu me fasses l'amour pour me réveiller, que tu sois un esprit pour me séduire, une queue pour m'étourdir, un homme, un dur à cuire, un tendre aussi qui peut rester après minuit, après l'envie.
Putain, soldat, comme je serai femme, forte, folle, fine, fatale même si il le faut.
Je serai moi, en mieux, je ferai des efforts, tu feras des envieux.
Soldat, si tu sors du rang, je ne te tournerai pas le dos.
Sauf si tu me le demandes.
Gentiment.
En attendant, je fais le guet, l'air de rien, une clope à la main.
libellulina 31
Je vais te demander la lune mais sache que je peux me contenter d'un croissant,
si tu me l'amènes au lit, au petit déjeuner,
et tant pis si il me reste sur les hanches,
tant qu'il y aura tes mains pour les saisir
et ta queue pour fouiner ces secrets que je ne te cache pas,
si, peut etre celui là : j'ai revé de toi au quotidien
Je vis dans la boue, la fange, là où la vie grouille comme un étang infesté.
Des corps à corps désaccordés, des chassés croisés sans trop d'issue, des effluves nauséabondes d'amour putréfié..
Malheur à celui qui aimera en premier
Des femmes pleurent la pureté de leurs amours d'antan,
des hommes, décalottés à coups de dents, perdent leur sang,
des morts vivants continuent à jouer, sans trop y croire, juste pour s'occuper.
Malheur à celui qui aimera en premier
Isabelle Paris