Une pomme trop mure
Désespérément accrochée
A la queue de sa normalité
Qui a peur de choir
D'être croquée
Dégustée dans son âme
Dévorée dans son jus
Car un trognon déshabillé
Posé au soleil dans la mousse
Se dessèche
Ou devient pommier
Une larme
Coule sur ma joue
Et tombe
Dans la poussière
Mon fils
Mon aîné
Me regarde
Moi
Son père
Qu'il est beau cet Apollon
Au regard pur
Comme l'azur
Une larme
De mon autre joue
Tombe
Dans la lumière
Si champs et terres
Devaient garder
A jamais
La couleur
Des sangs versés
Par les hommes
A l'hôtel des dieux de la guerre
Et de leur infinie cupidité
Si chemins et routes
A jamais
Devaient garder
Le flot des larmes
Que femmes
Et enfants
Y ont versés
Serions nous différent ?
L'enivrante paresse
Des habiles caresses
D'une belle princesse
Aux si douces fesses
M'emmène je le confesse
Loin des îles de sagesse
Où doucement l'on laisse
Fleurir la vieillesse
L'arme du crime
Que l'on s'évertue
A chercher
Depuis que l'homme est érectus
Mais que l'on fabrique toujours
Larmes des crimes
Que l'on s'évertue
A sécher
Depuis que l'homme est érectus
Mais qui coulent toujours
Parti dès l'aube
Comme un voleur d'amour
A pas de velours
Sans espoir de retour
Le cœur troubadour
Vers un nouveau jour
Je t'offrirai ma vie
Quand tu en auras envie
Je t'offrirai mon âme
Mes rêves
Mes baisers
En échange de ton respect
Je te désire mienne
Pour le meilleur
Et uniquement pour lui
C'est pourquoi
Demain dès l'aube
Je t'oublierai
Et tu m'oublieras
Pour pouvoir retourner libre
Aux pays de nos secrets respectifs
Mais si très fort
De tout ton être
Tu le désires
Et qu' Eole est clément
Papillon
Retrouvera sa fleur
Et redeviendra son amant
Pour le meilleur
Uniquement
Cela
Jusqu'à la nuit
De notre temps
Jusqu'à ce que l'envie trépasse
Que tournent les vents
Que les caresses agacent
Que nous usent le temps
La morale et les gens
De l'épave de ces amours
Sauvés du naufrage
Restera sur la grève
L'étrave de nos respects
Elle seule vaut la peine
D'être préservée
D'être choyée
Car elle est la base même
De l'ossature solide
D'une somptueuse amitié
Reste-t-il d'autres richesses
A la fin de sa vie
Que celles que vous offrent
Les vrai amis
Ceux-la même qui vous aiment
Pour le meilleur
Et pour le pire
Des arbres
A la lisière d'un ciel sans fin
L'aurore au loin
Qui m'étreint
Des odeurs d'humus
Et de champignons
Des champs d'oiseaux
Qui intriguent dans la verdure
Un hanneton doré
Vêtu de sa plus belle parure
Qui gravit la mousse
En quête d'une promise
Des roches dures et sages
Qui en ont vu passer d'autres
Depuis la nuit des temps
Et le vent
Qui dans les branches
Chante sa romance
Tel sera mon tableau
Si j'arrive à le peindre
Si beau
Du sillon ruisselant
Quand la petite goutte
Devient la mer
Conséquence de son parcours initiatique
Que le fruit défendu
Dévoré avec tant de hâte
Faisant de la femme fleur
Parfum de toutes convoitises
Le centre
Des océans de la normalité
J'éprouve alors le trouble salée
Fils du masque inutilité
De l'être apparent
Qu'il me faudrait devenir
Belle et simple
Faite de pierres charnelles
Qui gravées gardent
Les signes mystérieux
Des compagnons tacherons
Découvreurs de sens
Bâtisseurs d'alliance
Entre leur présent et mon passé
Entre leur devenir et mon quotidien
Je les sent tout proche
Leurs murmures
Dont résonne cette voûte sacré
M'appellent à devenir
A même la terre
Gis maintenant
Le linceul de mes pensées
Les plus austères
Sans caprices
Sans malice
Se glissent
Entre les cuisses
Lisses
De la miss
Les doigts complices
Qui à jamais finissent
De conjuguer supplices
Avec délices
Que feront-ils demain ?
Les enfants de nos enfants
De notre héritage
Que leur restera-t-il ?
De nos pensées étroites
Emmurées de peurs fantasques
En parpaings individuels
Que leur restera-t-il ?
De nos gloires technologiques
Qui mystifient le savoir
Et conjuguent le verbe avoir
Aux mille sujets
Du roi quotidien des larcins
Que leur restera-t-il ?
Quand de notre confort
Ils paieront le prix fort
Et que sur leurs mines personnelles défaites
Restera tatouée à jamais
La souffrance boiteuse
De notre savoir faire pluridisciplinaire
De l'antipersonnel Anti émotionnel Anti spirituel
Que leur restera-t-il ?
Si s'éteignent les poètes
Et que soient perdues ou oubliées
Les senteurs des violettes
Quel étrange amour
Celui que vous portent les ombres
Sous le soleil
Si fidèles
A vos pieds accrochées
Elles suivent pas à pas
Et parfois même
Vous devancent
Puis disparaissent
S'évanouissent
Quand le ciel s'obscurcit
Ou que s'étend la nuit
Il est des mots
Sortis du contexte
Qui perdent leurs bons sens
Et marchent en rond
Des heures durant
Emprisonnés d'idées étroites
Jusqu'au jour où
Le vent
Retourne leurs vestes
Et les évade au soleil
Sous les applaudissements
Des idées larges
Du sillon ruisselant
Quand la petite goutte
Devient l'amer conséquence
De son parcours initiatique
Que le fruit des fendues
Dévoré avec tant de hâte
Faisant de la femme fleur
Parfum de toutes convoitises
Le centre des os séants
De la norme alité
J'éprouve alors le trouble salée
Fils du masque inutilité
De l'être à parents
Qu'il me faudrait devenir
La mer qu'on séquence
Du sillon ruisselant
Quand la petite goutte
Devient la mer
Conséquence de son parcours initiatique
Que le fruit défendu
Dévoré avec tant de hâte
Faisant de la femme fleur
Parfum de toutes convoitises
Le centre
Des océans de la normalité
J'éprouve alors le trouble salée
Fils du masque inutilité
De l'être apparent
Qu'il me faudrait devenir
8 : AM
Des heures
12 : AM
Des Années
2 : PM
Une vie
6 : PM
A compter les heures
A attendre qu'elles passent
Jusqu'à la dernière
Frémi
Frémi petite source
A l'appel
De mes désirs
Mouille
Mouille petit ruisseau
En ton sillon
Toujours si beau
Fascine
Attire
Aspire
Inspire
Câline caverne
Obscure cavité
Où se créent
Où se nouent
Où se perdent et meurent
Si voluptueusement
Les rêves sans trêves
Des anges déchus
L'immensité
Nous renvoie
A l'infini petitesse
De notre égocentricité
Pourquoi ?
Devant cette peur du vide
Des questions sans réponses
Le vertige nous prend
Et l'on invente un nom
Au mystère des mystères
Et l'on échafaude
En vain
De grands espoirs
Des vies à venir
Bien moins pires
Que celles du présent
J'ai marché longtemps
Dans mes tourments
Pour accepter
De redevenir un jour
Poussière d'infini
Pour qu'après moi
Disparaisse à jamais
Ce que je suis
Pour que le temps efface
La trace
De mon présent accompli
Pour que s'arrête ma vie
Ma quête inachevée
Sans réponses claires et absolues
Aux doutes
Qui donnent un sens
A la poésie
L'incessante caresse
De la vague amante
Use la roche
Lasse et consentante
A cette éternelle étreinte
Qui la sculpte, l'use
Et l'embellit sans cesse
Mariage de raison
Mariage de devoir
Mariages d'intérêts
Desquels le temps n'a que faire
Car seuls les mariages d'amour
Sont jouets de ses caprices
Aimer
Ce mot est bien petit
Pour à lui seul
Signifier
Les mille usages
Que l'on peut en faire
Amour
Ce mot est bien court
Pour à lui seul
Mesurer
L'étendue de liberté
Qu'en mon cœur
Je t'ai œuvré