Poésie

Envies

Étrange sensation que ton absence
Qui m'emplit
D'une douce mélancolie
J'ai envie de toi
De ta présence
De ton âme
De tes sourires
De tes regards
De la chaleur de ton corps
De la douceur de tes lèvres
De la candeur de ton désir
Mais la patience
Donne à ton absence
Toute la justesse du poids de mes rêves
Alors doucement
Je déguste l'amertume du temps
Qui doucement s'écoule
Pour mieux apprécier l'instant
Où ma vie
Redeviendra tienne

Grèves

Aux rêves sans fin
Chevauchant les mers sauvages
Vers ces îles lointaines
Que l'on désire
Et aime tant
Tant qu'elles le restent

Les passantes oubliées
Les amantes perdues
Quand leurs parfums
Auront disparus
Et que les îles lointaines
A jamais
Seront perdues

J'irai sur la grève
D'un océan sauvage
D'un océan d'amour
Attendre que le vent
Emporte au loin
Ce petit grain de sable
Qu'aura été ma vie

Le passage

Perdu ou retrouvé?
Ame qui divague
A la source des remords
Quand s'achève le printemps
Au carrefour des amours désirées
Ivre de mal vivre
A tourner en rond
Au souffle des espoirs inachevés
Saoulé de désillusions
De mains tendues vers le vide
Où pleurent les colombes

Perdu ou retrouvé?
Quelle importance
Quand la boucle est bouclée
Au coeur de la prison surpeuplée
Des contradictions du quotidien
L'enfant mien
Cherche toujours
En son coeur blessé
Le passage secret
Vers sa délivrance

Petite chapelle

Belle et simple
Faite de pierres charnelles
Qui gravées gardent
Les signes mystérieux
Des compagnons tacherons
Découvreurs de sens
Bâtisseurs d'alliance
Entre leur présent et mon passé
Entre leur devenir et mon quotidien
Je les sent tout proche
Leurs murmures
Dont résonne cette voûte sacré
M'appellent à devenir

A même la terre
Gis maintenant
Le linceul de mes pensées
Les plus austères

Cadence

Profite
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
La vie ensoleillée

Défile
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
L'ivresse de mes pensées

Joues
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
Le rythme de nos baisers

Dégage
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
La transe de mes regrets

Reviens
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
Mes rêves oubliés

Adieu
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
La mémoire de mon respect

Toujours
Belle fille
Petite fée de l'été
Que ta danse Cadence
L'esprit de liberté

Besoin

Besoin perpétuel
De cette âme
De ce corps éperdu
Qui près de moi
S'est étendu

Je l'aime

Naissance

Les parfums
Des romances fugaces
Font encore frémir ma narine

Du lit du fleuve roi
Emane le chant de la vase

Qu'il est envoûtant
Quand les heures sont sombres
Ce royaume silencieux des anguilles
Gardé par de muettes carpes

L'eau froide et tranquille
Glisse sur la rive

L'aurore est là

Qui dans la brume
A pas de velours
Se faufile

Les berges frémissent

Ainsi naît un autre jour
Un nouveau jour

Héritage

Que feront-ils demain ?
Les enfants de nos enfants
De notre héritage

Que leur restera-t-il ?
De nos pensées étroites
Emmurées de peurs fantasques
En parpaings individuels

Que leur restera-t-il ?
De nos gloires technologiques
Qui mystifient le savoir
Et conjuguent le verbe avoir
Aux mille sujets
Du roi quotidien des larcins

Que leur restera-t-il ?
Quand de notre confort
Ils paieront le prix fort
Et que sur leurs mines personnelles défaites
Restera tatouée à jamais
La souffrance boiteuse
De notre savoir faire pluridisciplinaire
De l'antipersonnel Anti émotionnel Anti spirituel

Que leur restera-t-il ?
Si s'éteignent les poètes
Et que soient perdues ou oubliées
Les senteurs des violettes

La source et la fleur

Je te devine et aimerais te surprendre
Seras-tu seule?
En moi une fleur
A ouvert ses pétales
Inhalant le plus chatoyant des parfums
Je me sens bien
Irrésistiblement bien
Enivré jusqu'à la déraison
Déjanté d'espérance
Une petite source
A jailli au coeur de moi
Qui chaque heure
Chaque instant
Fait pousser la fleur

Univers

L'immensité
Nous renvoie
A l'infini petitesse
De notre égocentricité

Pourquoi ?

Devant cette peur du vide
Des questions sans réponses
Le vertige nous prend

Et l'on invente un nom
Au mystère des mystères

Et l'on échafaude
En vain
De grands espoirs
Des vies à venir
Bien moins pires
Que celles du présent

J'ai marché longtemps
Dans mes tourments

Pour accepter
De redevenir un jour
Poussière d'infini

Pour qu'après moi
Disparaisse à jamais
Ce que je suis

Pour que le temps efface
La trace
De mon présent accompli

Pour que s'arrête ma vie
Ma quête inachevée

Sans réponses claires et absolues
Aux doutes
Qui donnent un sens
A la poésie

Le guetteur

Le guetteur
attend patiemment

Il observe
Le temps et les gens

Il ne juge pas
Il guette

Il guette son heure
qui viendra forcement

Mise au point

Aimer
Ce mot est bien petit
Pour à lui seul
Signifier
Les mille usages
Que l'on peut en faire

Amour
Ce mot est bien court
Pour à lui seul
Mesurer
L'étendue de liberté
Qu'en mon cœur
Je t'ai œuvré

Rencontre

Quel doux présage de bonheur
Fut notre première rencontre
Quelle ivresse de tendresse
Quelle débauche de gentillesse

Laisse

L'enivrante paresse
Des habiles caresses
D'une belle princesse
Aux si douces fesses
M'emmène je le confesse
Loin des îles de sagesse
Où doucement l'on laisse
Fleurir la vieillesse

L'attente

Longue
Violente
Douloureuse
Patiente

Mes enfants tant aimés
Bientôt vous retrouverai

L'arrosoir

Un vieil arrosoir percé
Abandonné
Sur le rebord du parapet
Qui rêve d'être réparé
De reprendre du service
De retrouver son boulot
D'arroseur de végétaux

Quand vient la lune
A la tombée du soir
L'angoisse le ronge
D'être un jour
Un jour de plus
Le gosier à sec

Va-t-on le remplacer
Par un objet sans âme ?
Finira-t-il à la ferraille ?
Abandonné
Par ceux qu'il avait tant servi.

Insomnies

Calme de la nuit
Chant de la pluie
Je te guette
Du fond de mes insomnies
Et tu es là
Patiente
Au coeur de moi
Blottie
Qui me sourit

Raphaëlle 355

Petite fée de sous les ponts
Le doigt levé
Au bord de mon chemin
Qui crochète en passante
Les verrous de mon quotidien
Et nous voilà partis
Bifurquant de l'initiale destinée
La tête embrumée de vers
Les yeux remplis d'étoiles filantes
Vers le soleil levant
Par les chemins détournés
Qui rendent possibles les rêves humains

La danse des fées

Toi qui avais de ma jeunesse
Bafoué la naïveté
Toi qui avais de ma tendresse
Joué comme l'on joue aux dés

Sur le rivage du paraître
Lâchement délaissé
J'ai vu à jamais sombrer
Le navire de nos projets

Mais un jour œuvre du temps
L'été sera passé
De cette vie tu ne garderas
Que les pétales fanés

D'où que soufflent les alizés
Continue de vibrer
Car c'est ainsi enivrée
Que l'on s'amourache des fées

Solitudes

Aux confins de la zone
D'un éclat de verre et d'argent
A surgi la glace de Babylone

Et les filles y défilent
Comme d'autres sur les trottoirs

Aguichant les passants
Désireux d'un soir
De trouver dans ce trou
Vicieux et malicieux
Le plaisir du temps
Qui un instant seulement
S'estompe

L'espoir de l'aube

Est ce le fruit du hasard?
Ou celui du destin?
Qui sur une petite route
Fit mien ton chemin
Un regard d'azur
Qui suspend le temps
Sous le vaisseau d'acier
Glisse le bitume
Et mon coeur retourne
Aux douces brumes
Des rêves abandonnés
Aux îles du passé
Est ce le fruit du hasard?
Ou celui du destin?
Sur le chemin des doutes
Si ce hasard est mien
Que les choses soient écrites
Ou qu'elles ne le soient point
J'en suivrai le sens
Si m'accompagner
Tu veux bien
Jusqu'à demain matin

Bagages

Que le voyageur
Trouve le bonheur
Quelle que soit sa route

Qu'il puisse aller loin
Quérir son chemin
Sans douleur ni peine

Et quand il aura atteint l'autre rive
Qu'il puisse revenir
Se reposer auprès des siens
Qu'il aime

Les clefs du jardin d'éros

Je les avais perdues
Depuis longtemps
Les clefs du jardin d'éros

Mais de nouveau adolescent
Mon cœur palpite

Je t'attends
Tremblant au milieu de la nuit
Tourmenté de mille questions
Mille angoisses

Et j'ai peur
Peur de mes rêves

M'aimes tu ?

Un croissant

Je vais te demander la lune mais sache que je peux me contenter d'un croissant,
si tu me l'amènes au lit, au petit déjeuner,
et tant pis si il me reste sur les hanches,
tant qu'il y aura tes mains pour les saisir
et ta queue pour fouiner ces secrets que je ne te cache pas,
si, peut etre celui là : j'ai revé de toi au quotidien

Fil aimant

Le fil de l'eau
Le fil du bois
Le fil du récit
Le fil d'Ariane
Le fil du temps
Le fil amant
Qui éclaire mon quotidien
Mais qui rompt plus aisément
Que le fil de la vie
Heureusement

Merveilleuse Alice

Sans caprices
Sans malice
Se glissent
Entre les cuisses
Lisses
De la miss
Les doigts complices
Qui à jamais finissent
De conjuguer supplices
Avec délices

Le long chemin

Au bout du chemin
Je prendrai ta main

Il y a le long serpent de bitume
Sa lente somnolence
Ses mots sans regards
Qui m’étranglent peu a peu

Il y a la perfide injustice
De n’être pas du sexe qu il faut
La violence du déni sans guérisons
Des mots guillotines
Des fausses accusations
Des preuves que l on invente

Il y a ses joies fugaces
Que l on compte en heures
En instant parfois
Ses pas de deux avec les vagues
Dans le vent et le sable
Funambule du rester vivant

Il y a ceux qui sont partis
Coupables d aimer
Évadés de ces bagnes sournois
Prisons de la normalité
Dans le silence ou l’effroi
Ils en ont mal fini du pas des lois

Il y a ces photos voilées
Qui mesurent la triste distance
Du monde de verre et des grilles
Ou nous avons grandi
Entre les claquements des droits de visite
Qui s ouvrent ou se terminent

Il y a la volonté froide du tyran
Ses implacables mots d argent
Qui rappellent sans cesse
Sur nous son droit divin
Juridiquement consacré aux écuries de la reine

Il y a la sombre carapace
Des vertueux mensonges
Que enfant soldat défilant
Tu portes déjà en bouclier
Impossible d’y échapper

Il y a tes frères à moitié
Ceux en déni d’existence
Qui au fil de l eau
Les trop courts week-end
T’ont appris à nager
A courir, à pécher, à pédaler
A jouer ces notes bleues et carmins
Que l on improvise en tuant l heure du train qui revient trop vite

On m a volé ta vie de gribouilleur de manteaux
Tes premiers pas de cueilleur de groseilles
Tes rires aux pissenlits qui s envolent
Tes pleurs de testeur de bitume
Tes joies de faiseur de bulles

Au bout du chemin
Je prendrai ta main

Renaissance

Un désespoir sans fin
Une illusoire attente
Un souffle que l'on retient
Un espoir dans la tourmente
Un vent de déraison
Une vague de démence
Et puis un calme plat

Le silence

Un enfant qui rit
Un instant qui vit
Une poussée d'espérance
Un bourgeonnement de confiance

La renaissance

Deux Menhirs

Gardiennes des rêves enfantins
Deux pierres dressées
Au milieu de nulle part
Depuis la nuit des temps
Portes de l'imaginaire
Liant au quotidien
Passé présent et devenir
A la magie des mondes consensuels

A vous

A vous

Les belles passantes

A vous

Mes belles amantes

A vous

Mes espoirs et mes rêves

A vous