Au commencement
Etait la fin
La fin du poème
La fin d'une histoire
La fin d'une époque
La fin de l'hiver
La fin d'avant
D'avant le commencement
L'enfant
Que fait l'enfant?
L'enfant joue avec le sable
et fait chanter la plage
De ses doigts alertes
complice de quelques coquillages
Il amuse les vagues
D'un sourire
Il chasse les nuages
Et émerveille le soleil du printemps
L'adulte
L'adulte le regarde
Il frémit
A la caresse du vent qui passe
Le vent de la vie
Qui trop loin de ces beaux rivages
l'entraîne doucement
Amour
Désir d'amour
Désir toujours plus fort
D'aimer encore
Toi et ton corps
Je t'adore
Cruelles absentes
Violente espérance
Lointaines passantes
Dans la nuit insolente
Mon experte paume
Vous dédie
Au firmament
De mes rêves humides
L'égoïste hommage
D'un amant esseulé
O belles étoiles
Etoiles filantes
Que jamais n'oublierai
Demain est un autre jour
Hier est déjà loin
Maintenant ma mie
Dévorons la vie
Que le voyageur
Trouve le bonheur
Quelle que soit sa route
Qu'il puisse aller loin
Quérir son chemin
Sans douleur ni peine
Et quand il aura atteint l'autre rive
Qu'il puisse revenir
Se reposer auprès des siens
Qu'il aime
Ecoute
Pousser l'arbre
Ecoute
La lumière
Ruisseler dans ses rameaux de printemps
Ecoute
Le cri de la roche
Prisonnière de ses racines
Qui sent venir son heure
Ecoute
Le chant de la sève
Qui jaillit sous l'écorce
Ecoute
L'oiseau
Qui sur la plus haute branche
Siffle sa romance
Chasseur patient
Il avait égrené le temps
Apprivoisé un à un les éléments
Invisiblement louvoyant
Dans l'hostile environnement
A l'affût méthodiquement
Guettant le parfait instant
Toujours sous le vent
Il avait réussi sa quête
D'un large sourire
Il clamait son bonheur
D'avoir chapardé
A la belle ondine
Un parfum fatigué
D'une longue nuit câline
Qui se prélassait encore
Au petit matin
Dans l'onde de sa chevelure féline
Ex matador
Devenu mate à meufs
Sur le sable ensoleillé
Loin des ardeurs de sa reine
Il regarde défiler
Le convoi des peines
De ses passions délaissées
Le précipice est à l'homme
Ce que l'air est à l'oiseau
Assis au bord du gouffre
Admirant une dernière fois
Ces belles étoiles
Qui donnent un semblant d'espoir
Au mystère des mystères
Il se demande encore pourquoi
Il mit tant de rage
A tailler le chemin
Qui le conduit à sa fin
Je vais te demander la lune mais sache que je peux me contenter d'un croissant,
si tu me l'amènes au lit, au petit déjeuner,
et tant pis si il me reste sur les hanches,
tant qu'il y aura tes mains pour les saisir
et ta queue pour fouiner ces secrets que je ne te cache pas,
si, peut etre celui là : j'ai revé de toi au quotidien
Les rayons du soleil
Passant par les carreaux
Répandent dans ce tableau
L'or de l'aube
L'atelier encore assoupi
Sort doucement de la nuit
C'est beau
Sur l'établi
Les traverses de chêne
Corroyées la veille
Inhalent encore
Leurs parfums suaves et capiteux
Elles attendent là
Patiemment
Bien rangées
Les mains de l'homme
Qui avec tant d'amour
Leur sculptera
Une nouvelle destinée
Au bout du chemin
Je prendrai ta main
Il y a le long serpent de bitume
Sa lente somnolence
Ses mots sans regards
Qui m’étranglent peu a peu
Il y a la perfide injustice
De n’être pas du sexe qu il faut
La violence du déni sans guérisons
Des mots guillotines
Des fausses accusations
Des preuves que l on invente
Il y a ses joies fugaces
Que l on compte en heures
En instant parfois
Ses pas de deux avec les vagues
Dans le vent et le sable
Funambule du rester vivant
Il y a ceux qui sont partis
Coupables d aimer
Évadés de ces bagnes sournois
Prisons de la normalité
Dans le silence ou l’effroi
Ils en ont mal fini du pas des lois
Il y a ces photos voilées
Qui mesurent la triste distance
Du monde de verre et des grilles
Ou nous avons grandi
Entre les claquements des droits de visite
Qui s ouvrent ou se terminent
Il y a la volonté froide du tyran
Ses implacables mots d argent
Qui rappellent sans cesse
Sur nous son droit divin
Juridiquement consacré aux écuries de la reine
Il y a la sombre carapace
Des vertueux mensonges
Que enfant soldat défilant
Tu portes déjà en bouclier
Impossible d’y échapper
Il y a tes frères à moitié
Ceux en déni d’existence
Qui au fil de l eau
Les trop courts week-end
T’ont appris à nager
A courir, à pécher, à pédaler
A jouer ces notes bleues et carmins
Que l on improvise en tuant l heure du train qui revient trop vite
On m a volé ta vie de gribouilleur de manteaux
Tes premiers pas de cueilleur de groseilles
Tes rires aux pissenlits qui s envolent
Tes pleurs de testeur de bitume
Tes joies de faiseur de bulles
Au bout du chemin
Je prendrai ta main
Les dévoreurs d'espace
Les ciseleurs de mots
Les bâtisseurs de rêves
Les passeurs de temps
Les sculpteurs d'illusions
Les bons à rien de commun
Les magiciens du quotidien
Les coureurs d'amitiés
Les conteurs d'amourettes
Les chercheurs de désirs
Les découvreurs d'espérances
Les guetteurs de joie à vernir
Mes frères
Je vous le dis
Je vis aujourd'hui en poésie
Ta petite moue coquine
Un tantinet naïve
Ton regard enfantin
Faussement surpris
Ton corsage entrouvert
M'invitent à ta poitrine
Et je dévore goulûment
Ces fruits éclatants de jeunesse
Tes soupirs m'encouragent
Au grand déballage
Alors je cherche en vain
Une culotte
Que tu ne portes pas
De tes jambes félines
Emane une odeur divine
Je m'enivre à ton nectar
Et vaincu de désir
Au fond de toi offerte
Je m'abandonne enfin
Perdu ou retrouvé?
Ame qui divague
A la source des remords
Quand s'achève le printemps
Au carrefour des amours désirées
Ivre de mal vivre
A tourner en rond
Au souffle des espoirs inachevés
Saoulé de désillusions
De mains tendues vers le vide
Où pleurent les colombes
Perdu ou retrouvé?
Quelle importance
Quand la boucle est bouclée
Au coeur de la prison surpeuplée
Des contradictions du quotidien
L'enfant mien
Cherche toujours
En son coeur blessé
Le passage secret
Vers sa délivrance
Je vais partir
Partir là-bas
Ailleurs
Voir de mes yeux
Si la terre est ronde
Ici
Les uns après les autres
Mes rêves se sont perdus
Et je me sens nu
Nu et sale
Sale de cette médiocre vie
Sans saveur et ni devenir
Sale de mes échecs
De ma générosité perdue
Sale de ces peurs
Que l'on me renvoie sans cesse
J'ai dans l'âme
L'odeur des rats et des caniveaux
Alors n'importe quelle embarcation
N'importe quel navire
Fut-il un vieux rafiot
Me semble le plus beau des vaisseaux
Quand je l'imagine
M'emportant à son bord
Vers d'autres rivages
Où l'essence du monde
Serait plus sage
Grains de sable
Petits grains de sable
Sables de torrents
Sables de rivières
Sables de mystérieux déserts
Sables d'îles lointaines
Sables de mers exotiques
Sables de planètes nouvelles
Sables d'univers à découvrir
Profitez du temps
De l'eau
Du vent
Des éléments
Faites
Mille et un cristaux
Mille et un châteaux
Faites
Jouer les enfants
Et Courir les vagues
Faites
Grincer les rouages
Et Dorer les dames
Mais au grand jamais
Ne devenez
Grains de sable
De sablier
Vagues
Vagues perdues
Vagues romances
Vague à l'âme
Vague histoires
Vague espoir
Vague
Vagues perdues
Vagues romances
Vague à l'âme
Vague histoires
Vague espoir
Vague
A vous
Les belles passantes
A vous
Mes belles amantes
A vous
Mes espoirs et mes rêves
A vous
Mes belles Années
Est ce le fruit du hasard?
Ou celui du destin?
Qui sur une petite route
Fit mien ton chemin
Un regard d'azur
Qui suspend le temps
Sous le vaisseau d'acier
Glisse le bitume
Et mon coeur retourne
Aux douces brumes
Des rêves abandonnés
Aux îles du passé
Est ce le fruit du hasard?
Ou celui du destin?
Sur le chemin des doutes
Si ce hasard est mien
Que les choses soient écrites
Ou qu'elles ne le soient point
J'en suivrai le sens
Si m'accompagner
Tu veux bien
Jusqu'à demain matin
Plus que les mots
Plus que les gestes
Plus encore que les actes
Les parfums
Qu'au bord de votre cou
Emprisonne votre chevelure
Sont pour mon voyage
Le vaisseau le plus sûr
Vers ces îles lointaines
Où j'enfouirai ma peine
Noirs entrelacs
Signatures à la gomme
Arabesques saccadées
Tortueuses traces
Ultime message sur le bitume
D'une vie qui se défend
De ce cruel destin
Qui cherche à la cueillir
Dans un grand fracas
D'acier et de sang
Il est revenu
Le temps des barbares
Pas celui
Des guerriers fiers
Celui
De la cohorte des pilleurs
Qui inlassablement suivent les batailles
Et donnent leur âme aux guerres
Si leurs actes
Semblent moins violents
Leurs pensées
Valent largement
Celles de leurs aînés
Leur arme préférée
Est la médiocrité
Une pomme trop mure
Désespérément accrochée
A la queue de sa normalité
Qui a peur de choir
D'être croquée
Dégustée dans son âme
Dévorée dans son jus
Car un trognon déshabillé
Posé au soleil dans la mousse
Se dessèche
Ou devient pommier
Des entrailles de la terre
Brisant la roche
Puisant l'eau
Je tire ma force
Toujours plus loin
Vers les lumières
S'étend mon second royaume
Sur les flancs du lien
Qui unit ces deux mondes
Deux amoureux
Ont gravé à jamais
Leurs promesses éphémères
Si champs et terres
Devaient garder
A jamais
La couleur
Des sangs versés
Par les hommes
A l'hôtel des dieux de la guerre
Et de leur infinie cupidité
Si chemins et routes
A jamais
Devaient garder
Le flot des larmes
Que femmes
Et enfants
Y ont versés
Serions nous différent ?
L'enivrante paresse
Des habiles caresses
D'une belle princesse
Aux si douces fesses
M'emmène je le confesse
Loin des îles de sagesse
Où doucement l'on laisse
Fleurir la vieillesse
Pas de liberté sans choix
Pas de choix sans contraintes
Pas de choix sans responsabilité
La seule liberté qui soit
Est d'assumer ses choix
Sur le petit chemin
Qui longe le ruisseau
Dame nature
Fait révérence
En enfilant sa plus belle parure
L'alchimie de l'été indien
Nous envoûte doucement
Et mots à mots
Pas à pas
Nous succombons
A la poésie de l'automne
Alors comme le vent dans les arbres
Tu me laisses t'effeuiller
Et je cueille une à une
Tes senteurs féminines
En un instant
Tes fesses charnues
Tes lèvres gourmandes
Ton sillon accueillant
Me font oublier
Que l'été est passé