Poésie

Demain

Demain est un autre jour
Hier est déjà loin

Maintenant ma mie
Dévorons la vie

Ecoute

Ecoute
Pousser l'arbre
Ecoute
La lumière
Ruisseler dans ses rameaux de printemps
Ecoute
Le cri de la roche
Prisonnière de ses racines
Qui sent venir son heure
Ecoute
Le chant de la sève
Qui jaillit sous l'écorce
Ecoute
L'oiseau
Qui sur la plus haute branche
Siffle sa romance

Décroche la lune

Ces mots que je susurre
aux creux de vos oreilles

Belles de mes rêves
Rêves de mes nuits

Je les cisèle
Comme les étoiles
Des mille et une nuits

Accrochés au plafond bleu
de ma patience
Ils attendent la lune qui osera
Les décrocher

Vagues

Vagues

Vagues perdues

Vagues romances

Vague à l'âme

Vague histoires

Vague espoir

Vague

Vagues perdues

Vagues romances

Vague à l'âme

Vague histoires

Vague espoir

Vague

L'attente

Longue
Violente
Douloureuse
Patiente

Mes enfants tant aimés
Bientôt vous retrouverai

Traces

Noirs entrelacs
Signatures à la gomme
Arabesques saccadées
Tortueuses traces

Ultime message sur le bitume
D'une vie qui se défend
De ce cruel destin
Qui cherche à la cueillir
Dans un grand fracas
D'acier et de sang

Naissance

Les parfums
Des romances fugaces
Font encore frémir ma narine

Du lit du fleuve roi
Emane le chant de la vase

Qu'il est envoûtant
Quand les heures sont sombres
Ce royaume silencieux des anguilles
Gardé par de muettes carpes

L'eau froide et tranquille
Glisse sur la rive

L'aurore est là

Qui dans la brume
A pas de velours
Se faufile

Les berges frémissent

Ainsi naît un autre jour
Un nouveau jour

Douleurs

Rien n'est plus cruel
Que les promesses perdues

Des amitiés
Auxquelles on avait tant cru

Grèves

Aux rêves sans fin
Chevauchant les mers sauvages
Vers ces îles lointaines
Que l'on désire
Et aime tant
Tant qu'elles le restent

Les passantes oubliées
Les amantes perdues
Quand leurs parfums
Auront disparus
Et que les îles lointaines
A jamais
Seront perdues

J'irai sur la grève
D'un océan sauvage
D'un océan d'amour
Attendre que le vent
Emporte au loin
Ce petit grain de sable
Qu'aura été ma vie

L'atelier

Les rayons du soleil
Passant par les carreaux

Répandent dans ce tableau
L'or de l'aube

L'atelier encore assoupi
Sort doucement de la nuit

C'est beau

Sur l'établi
Les traverses de chêne
Corroyées la veille
Inhalent encore
Leurs parfums suaves et capiteux

Elles attendent là
Patiemment
Bien rangées

Les mains de l'homme
Qui avec tant d'amour
Leur sculptera
Une nouvelle destinée

Voyages

Plus que les mots
Plus que les gestes
Plus encore que les actes

Les parfums
Qu'au bord de votre cou
Emprisonne votre chevelure

Sont pour mon voyage
Le vaisseau le plus sûr

Vers ces îles lointaines
Où j'enfouirai ma peine