Poésie

Solitudes

Aux confins de la zone
D'un éclat de verre et d'argent
A surgi la glace de Babylone

Et les filles y défilent
Comme d'autres sur les trottoirs

Aguichant les passants
Désireux d'un soir
De trouver dans ce trou
Vicieux et malicieux
Le plaisir du temps
Qui un instant seulement
S'estompe

Nectar

Ta petite moue coquine
Un tantinet naïve
Ton regard enfantin
Faussement surpris
Ton corsage entrouvert
M'invitent à ta poitrine
Et je dévore goulûment
Ces fruits éclatants de jeunesse
Tes soupirs m'encouragent
Au grand déballage
Alors je cherche en vain
Une culotte
Que tu ne portes pas
De tes jambes félines
Emane une odeur divine
Je m'enivre à ton nectar
Et vaincu de désir
Au fond de toi offerte
Je m'abandonne enfin

Jardinage

Les fleurs du bonheur
Poussent dans ces jardins merveilleux
Que l'on cultive
Tendrement
Patiemment
Passionnément
Avec ceux que l'on aime

Rencontre

Quel doux présage de bonheur
Fut notre première rencontre
Quelle ivresse de tendresse
Quelle débauche de gentillesse

Les clefs du jardin d'éros

Je les avais perdues
Depuis longtemps
Les clefs du jardin d'éros

Mais de nouveau adolescent
Mon cœur palpite

Je t'attends
Tremblant au milieu de la nuit
Tourmenté de mille questions
Mille angoisses

Et j'ai peur
Peur de mes rêves

M'aimes tu ?

Pas de liberté

Pas de liberté sans choix
Pas de choix sans contraintes
Pas de choix sans responsabilité

La seule liberté qui soit
Est d'assumer ses choix

Chasseur de sens

Chasseur patient
Il avait égrené le temps
Apprivoisé un à un les éléments
Invisiblement louvoyant
Dans l'hostile environnement
A l'affût méthodiquement
Guettant le parfait instant
Toujours sous le vent

Il avait réussi sa quête

D'un large sourire
Il clamait son bonheur
D'avoir chapardé
A la belle ondine
Un parfum fatigué
D'une longue nuit câline
Qui se prélassait encore
Au petit matin
Dans l'onde de sa chevelure féline

La danse des fées

Toi qui avais de ma jeunesse
Bafoué la naïveté
Toi qui avais de ma tendresse
Joué comme l'on joue aux dés

Sur le rivage du paraître
Lâchement délaissé
J'ai vu à jamais sombrer
Le navire de nos projets

Mais un jour œuvre du temps
L'été sera passé
De cette vie tu ne garderas
Que les pétales fanés

D'où que soufflent les alizés
Continue de vibrer
Car c'est ainsi enivrée
Que l'on s'amourache des fées

Flic Floc

Flic floc
Flic floc
Fait la pluie
Dans les flaques

Tic tac
Tic tac
Fait la pendule
Sur le mur

Boum boum
Boum boum
Fais mon coeur
Dans ma poitrine

Flic floc
Flic floc

Fait la pluie
Dans les flaques

Tic tac
Tic tac
Fait la pendule
Sur le mur

Boum boum
Boum boum
Fais ton coeur
Dans ta poitrine

Les barbares

Il est revenu
Le temps des barbares

Pas celui
Des guerriers fiers

Celui
De la cohorte des pilleurs
Qui inlassablement suivent les batailles
Et donnent leur âme aux guerres

Si leurs actes
Semblent moins violents
Leurs pensées
Valent largement
Celles de leurs aînés

Leur arme préférée
Est la médiocrité

Fil aimant

Le fil de l'eau
Le fil du bois
Le fil du récit
Le fil d'Ariane
Le fil du temps
Le fil amant
Qui éclaire mon quotidien
Mais qui rompt plus aisément
Que le fil de la vie
Heureusement